Lettre publiée en janvier 1977 dans L’excommunication, supplément au n° 8 de Ornicar ?, p. 91.

 

Guitrancourt, le 10 novembre 1963

 

Mon cher Leclaire,

 

Pour la première fois cet après-midi, je manquerai à une réunion plénière de notre Société.

Ma seule présence, en effet – j’ai pesé ce que je vais dire – exigerait le désaveu par la Société de la motion dite d’ordre du 14 octobre.

Ce désaveu, à mon sens, s’impose d’un concert opérant hors du débat et de la ligne pour laquelle ses participants avaient demandé la confiance de la Société : sur ce que signifie l’expression française « au coin d’un bois », concernant leur initiative.

Vous savez où je suis.

J’y poursuis un travail, depuis plus d’un an soutenu dans les conditions torturantes qui sont maintenant le su de tous. C’est le mieux que je puisse faire pour présenter et préserver les fins de notre Société dans ce qu’elles ont d’essentiel.

Croyez à ma fidélité.

 

Jacques Lacan