Parue sous le titre : « Jacques Lacan à Louis Althusser », dans Louis Althusser, Écrits sur la psychanalyse. Freud et Lacan, textes réunis et présentés par Olivier Corpet et François Matheron, Paris, Stock/Imec, 1993, p. 298.

 

Cher Althusser.

 

J’ai préféré ne pas courir les risques de la poste italienne – et en ces jours de fête – et vers un endroit assez retiré, je crois – pour que mes vœux vous parviennent.

Je pars moi-même aujourd’hui pour six jours à Rome (Congrès Enrico Castelli[1]. Connaissez-vous cet extraordinaire personnage [ ?] Théologien allemand + Ricœur + Waehlens + etc., autour de : Technique, casuistique et eschatologie [sic].) Enfin c’est une folie mais j’espère m’y détendre.

Voilà mon carton.

Par la même main, je dépose une invitation pour Mr Flacelière[2], mais il y a un secrétaire, je crois. Voulez-vous dire à ma femme son nom – pour l’inviter aussi ?

Croyez-moi votre

Lacan.

Ce lundi 6-1-64



[1]. Enrico Castelli, théologien italien, fut l’organisateur à Rome, du 7 au 12 janvier 1964, d’un colloque intitulé « Technique et casuistique ». Le résumé des interventions de Lacan à ce colloque a paru sous le titre « Du Trieb de Freud et du désir du psychanalyste », in Écrits, Le Seuil, 1966, pp. 851-854. Sur la rencontre entre Paul Ricoeur et Lacan à l’occasion de ce colloque, voir Elisabeth Roudinesco, La Bataille de cent ans. Histoire de la psychanalyse en France, t. II, op. cit., pp. 398-405.

[2]. Il s’agit du directeur de l’École normale supérieure.