Interventions sur l’exposé de J. Guey : « Contribution à l’étude du sens du symptôme épileptique » au Congrès de l’École freudienne de Paris sur « La technique psychanalytique », Aix-en-Provence (matin). Parues dans les Lettres de l’École freudienne, 1972, n° 9, pp. 138-155.

Exposé : […]

Discussion : […]

 

(150)[…] M. Benoît – Malheureusement – ce serait peut-être plus satisfaisant si c’était ce que vous venez de dire, à savoir si c’était parce que cette famille avait pu parler à un médecin de la maladie de cette enfant que ça avait été mieux ; je crois qu’il n’en est rien, avec l’analyste et aussi avec moi, on en avait déjà parlé beaucoup, j’avais reçu la famille etc. Je ne crois pas du tout qu’il y ait eu d’entretien. Tout a été centré sur l’examen médical, l’électroencéphalogramme, les réflexes, l’examen neurologique. Et ce qui m’est apparu, c’est que c’était ça qui avait fait disparaître les crises ; ce n’était pas du tout le laïus, c’était l’intervention de cet objet médical qui, au nom du naturisme, avait jusque là été éliminé.

 

(151)M. Lacan – C’est important, ce que vous avez dit là, Benoît.

[…]

(154)[…]Mme Aubry – Il m’a semblé que tous ceux qui ont parlé aujourd’hui ont été en quelque sorte médusés par l’épilepsie et le grand mal, saisis d’une sorte de terreur qui les a paralysés, à tel point que tout le travail quotidien qu’ils font et qui est vraiment un essai d’articulation de ce qu’est ce symptôme par rapport aux signifiants et par rapport à la répétition a été en trame mais n’a pas été absolument mis en lumière.

Or, il semble que c’est ça l’essentiel et que c’est ça le point théorique sur lequel s’appuie leur pratique.

 

M. Lacan – Pousse un peu ta pensée, car j’avoue que la pertinence de ce que tu viens de dire ne me frappe pas, au contraire. Ce que tu viens de dire mériterait d’être appuyé parce qu’il me semble que quand même, du point de vue du symptôme, on l’a peut-être même mis d’une façon un peu trop foisonnante en valeur. Alors qu’est-ce que tu veux dire ?

 

Mme Aubry – Je veux dire que j’ai été perdue dans cette foison et que je n’ai pas pu le repérer en tant qu’occupant la place de l’objet a dans le fantasme et, comme tel, masquant la vérité du tout.

(155)Bien sûr, la mort est là. Mais est-ce qu’elle n’est pas là chaque fois qu’il y a un symptôme d’une maladie ?

 

M. Lacan – Il y a eu un très joli lapsus, mais je rends hommage à la personne qui l’a fait. C’est Guey, je crois, qui a dit « la castration de la mort ». En effet, c’est bien de ça qu’il s’agirait.

Bien sûr nous avons une phrase de Freud, que très pertinemment Christiane Strohl a montée en épingle, une certaine approximation, une certaine façon de rapprocher la détumescence avec la mort ; les choses qui s’écrivent ne valent tout de même qu’en fonction d’une certaine date. En tous les cas, c’est bien là qu’il conviendrait de définir certains clivages. La castration et la mort, c’est très difficile que nous leur donnions la même fonction dans une articulation théorique convenable, pour tout dire.

[…]