Intervention dans la séance de travail sur le projet d’un dictionnaire, à propos des Études sur l’hystérie. Séance du samedi 3 novembre (après midi), parue dans les Lettres de l’École Freudienne, 1975, n° 15, pp. 206-210.

 

(194)M. Melman –  […]

 

(206)M. Lacan – Je pense que c’est une analyse vraiment exhaustive des Studien, la meilleure et la plus complète que j’aie jamais entendue.

 

(208)M. Melman – […] Je dois dire que par exemple, ne serait-ce que pour les nécessités de la rédaction et de la présentation d’aujourd’hui, il y a des tas de choses que j’ai laissées de côté. En quoi est-ce que ces sept points abordés à propos de cet ouvrage voudraient-ils être canoniques ou exclusifs. D’autant que je dois dire combien j’ai été pris hier par ce que Lacan nous a introduit concernant le chiffrage et le déchiffrage ; ceci a été préparé avant ; il y a sûrement par exemple un grand nombre de points à reprendre et à réenvisager concernant ce qu’il en est de l’hystérique en tant que productrice de signes. C’est là la particularité de l’hystérique, c’est qu’elle est au monde, elle produit des signes. Ce qui arrive à Freud, c’est qu’il en guérit un, il en surgit un autre à côté ; c’est ce dont il se plaint. Il guérit celui qui est à côté, il en surgit encore un autre plus loin. Évidemment, il se demande pourquoi. La réponse n’est pas simple. Voilà entre autres un des aspects qui mériterait d’être beaucoup mieux abordé que de la manière très cursive dont je m’en suis tiré là.

Il ne me paraît pas du tout exclu que dans dix ans, on sera amené peut-être, pourquoi pas, à dire des choses tout à fait différentes là-dessus.

 

M. Lacan – Ça m’étonnerait.

[…]

(210)M. Lacan – L’objection qu’on peut porter contre le dictionnaire n’est rien d’autre : c’est que c’est un dictionnaire. On a toujours fait des dictionnaires, malgré la contradiction interne qu’il y a au terme même « dictionnaire ». Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il y a un élément commun entre les deux mots : un dictionnaire est toujours contradictionnaire.