Parue dans Analyse freudienne presse, 1993, n° 4, p. 42.

 

(42)Il ne suffit pas qu’un analyste croie avoir obtenu la fin d’une analyse, pour que, de l’analysant arrivé à ce terme, lui, pour l’avoir élaboré, fasse un passeur.

La fin d’une analyse peut n’avoir fait qu’un fonctionnaire du discours analytique. C’est maintenant souvent le cas.

Le fonctionnaire n’est pas pour autant indigne de la passe, où il témoignerait de ses premiers pas dans la fonction : c’est ce que j’essaie de recueillir.

Pour le recueillir d’un autre, il y faut autre dit-mension : celle qui comporte de savoir que l’analyse, de la plainte, ne fait qu’utiliser la vérité.

Avant de s’engager là-dedans la tête la première, témoignera-t-il que c’est au service d’un désir de savoir ?

N’importe qui ne saurait en interroger l’autre, même à en être lui-même saisi.

Il entre peut-être dans sa fonction sans reconnaître ce qui l’y porte.

Un risque : c’est que ce savoir, il lui faudra le construire avec son inconscient c’est-à-dire le savoir qu’il a trouvé, crû dans son propre, et qui ne convient peut-être pas au repérage d’autres savoirs.

De là parfois le soupçon qui vient au sujet à ce moment, que sa propre vérité, peut-être dans l’analyse, la sienne, n’est pas venue à la barre.

Il faut un passeur pour entendre ça.