Paru dans le Catalogue de l’exposition François Rouan, Marseille, Musée Cantini, 1978. La partie 1 est la reproduction des pages du catalogue, la partie 2 est la dactylographie de la partie 1.

 

Partie 1.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Partie 2

 

François Rouan peint sur bandes.

Si j’osais, je lui conseillerais de modifier ça et de peindre sur tresses.

La tresse à trois vaut d’être relevée.

Aucun rapport entre trois et tresse. C’est là mon étonnement ce que m’affirme le Bloch et von Wartburg, dictionnaire étymologique auquel je me réfère. On y trouve au contraire une évocation de yrÛj, trixñw, évocateur de la natte qui est la matière habituelle de la tresse à trois.

Je ferai retour à la peinture sur bandes : cette nouveauté – frappante – qu’introduit François Rouan.

Voici comment je la schématise

<Cf. Figure I>

Les petits trous n’existent pas. Ils sont conjoints. Néanmoins je crois devoir les mettre en évidence et même souligner qu’il y a des lévogyres que je rejoins de lignes obliques. Le dextrogyre central serait aussi porté par des lignes analogues (= obliques).

Venons-en à la tresse

<Cf. Figure II>

Le bâti du tableau le prend en haut et en bas, nul besoin de fixer ce qui est latéral :

Il y a d’autres propriétés de cette tresse nommément la propriété dite borroméenne qui tient à ce qu’après six mouvements (de nattage), ces bandes peuvent être mises en cercle et qu’une étant coupée, libère les deux autres : je veux dire qu’elle les rend indépendantes l’une de l’autre.

Ceci se renouvelle après 12, 18, 24, 38 mouvements… Comme le montre la figure suivante :

<Cf. Figure III> Ce qu’on achève circulairement de la façon suivante.

Laquelle tresse se transforme par rabattement du 2.

<Cf. Figure IV>

Après quoi le rabattement de 2 complète la question et il saute aux yeux que la section d’un quelconque de ces cercles laisse les deux autres superposés, c’est-à-dire non noués en chaîne.

<Cf. Figure V>

À remarquer que, plongé dans l’espace, les trois cercles se croisent également. Ils ont pourtant moins de croisements. Alors que, mis à plat, ils ont six croisements.

La figure VI (en perspective) montre que dans l’espace ils n’en n’ont que quatre.

<Cf. Figure VI>

De même il y a une tresse à quatre et à cinq, à six, voire à ce qu’on appelle infini, c’est-à-dire impossible à nombrer. Telle est la figure VII dont on voit le principe : un cercle étant coupé, n’importe lequel des autres est indépendant, c’est-à-dire n’est pas en chaîne : c’est une chaîne mais réduite à ses éléments.

<Cf. Figure VII>

Pour le concevoir je vais la (la chaîne borroméenne) représenter en perspective. Voici une chaîne à quatre, c’est facile, à partir de là de l’imaginer à cinq, à six, voire sans limite.

<Cf. Figure VIII>

Il est toujours vrai que la rupture (ou la coupure) d’un seul des cercles libère tous les autres. Cette représentation, (figure IX) est dans l’espace à trois dimension (d’où notre terme de perspective).

Comment la présentation de la figure II se fait-elle pour la chaîne à quatre ?

Elle se présente ainsi :

<Cf. Figure IX>

Il est frappant que la mise à plat suffise à maintenir le même nombre de croisement, c’est-à-dire 14, alors que dans l’espace il n’y en a que huit (voir figure IX où ils sont inscrits).

<Cf. Figure X>

À partir de ces trois cercles il y a quatre positions qui permettent de les nouer.

4 passe sur 1

sous 3

sur 2

Le résultat est dans l’espace Figure XI

<Cf. Figure XII>

Ceci s’étage dans l’espace selon

<Cf. Figure XIII>

Les deux suivant sont :

<Cf. Figure XIV>

<Cf. Figure XV>

Et après

<Cf. Figure XVI>

<Cf. Figure XVII>

 

Je laisse ceci à la méditation du public qui ira voir les tableaux de François Rouan.