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Juan David Nasio

nasio.jpg (10719 octets)   Avant de devenir l'un des meneurs du mouvement lacanien français, Juan David Nasio a effectué un cheminement original qui a profondément marqué sa réflexion psychanalytique. Originaire d'Argentine, c'est sur un divan kleinien, celui de Emiliano del Campo, lui-même un analysant de José Bleger, que Nasio fait son analyse. Après avoir complété ses études de médecine et sa spécialisation en psychiatrie, il rencontra Oscar Masotta avec qui il forma un groupe informel.

   Nasio a quitté l'Amérique du Sud en 1969 pour venir s'établir en France et travailler avec Jacques Lacan qui, à l'époque est au sommet de sa carrière. Il obtint rapidement un poste à l'Université Paris VII où il enseigne la psychopathologie, en plus de s'impliquer activement dans la traduction en espagnol des Écrits de Lacan. Dès 1978, il ouvre un séminaire dans le cadre de l'École freudienne de Paris tout en participant au séminaire donné par Lacan. Après la dissolution par Lacan lui-même de l'ÉFP, Nasio, dans la tourmente qui s'en suivit, en vint à fonder, en 1986,  Les Séminaires Psychanalytiques de Paris, une organisation visant la transmission de la psychanalyse et la formation des analystes.

   Proche de Françoise Dolto, habile communicateur, Nasio a multiplié, au cours des dernières années, les enseignements et les publications visant à faire connaître la psychanalyse. Ses livres se distinguent par son style d'une grande simplicité, dans un monde où un certain maniérisme est souvent de mise. Pourtant, Nasio ne fait pas oeuvre de vulgarisation. Sa pensée est rigoureuse et fait preuve de créativité comme le démontrent les concepts de "l’inconscient unique", celui de "formation de l’objet a", de "forclusion locale" et de "lésion d’organe", des contributions originales de l'auteur.

   J.D. Nasio a récemment été promu au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur en reconnaissance de son travail dans le domaine de la psychanalyse et de la psychiatrie.

  • J.D. Nasio. (1999). Le plaisir de lire Freud. Paris, Petite bibliothèque Payot.

  • J.D. Nasio. (1996). Le livre de la douleur et de l'amour. Paris, ed Payot et Rivages.

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Pierre Male

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Pierre-Claude Racamier

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Francis Pasche

   Penseur brillant mais plutôt discret, Francis Pasche (1910-1996) a considérablement marqué la psychanalyse française tant par la qualité de ses enseignements cliniques que par ses élaborations théoriques originales. Superviseur recherché pour sa simplicité et sa grande sensibilité à la souffrance des patients, il a contribué à la formation de plusieurs analystes des générations qui l'ont suivi. Auteur hors école, membre de la SPP dont il fut président de 1960 à 1964, Francis Pasche n'hésitait pas à s'intéresser aux travaux de Lacan comme à ceux de Nacht d'ailleurs.

   Francis Pasche n'eut pas une enfance facile. Sa mère, catholique de descendance française, épousa un Suisse protestant qui s'avéra peu responsable et qui quitta sa femme lorsque son fils avait trois ans pour ne plus jamais donner de nouvelles. Le petit Francis en conçut une forte propension à chercher à comprendre les gens et à intercéder entre ceux qui se disputaient, préfigurant déjà sa vocation future. D'un milieu très peu fortuné, FRancis Pasche réussit tout de même à faire des études supérieures, mais il emprunta souvent, par la force des choses, la voie ardue. Diplômé de pharmacie en 1934, il obtint aussi la licence d'enseignement en philosophie en 1937 puis, en raison de son intérêt pour la psychopathologie, le diplôme de médecine en 1944. Ce n'est qu'en 1951, à l'âge de quarante et un ans, qu'il est reconnu au titre de psychiatre.

   L'intérêt de Francis Pasche pour la psychanalyse avait débuté, avec beaucoup d'ambivalence, au cours de ses études de philosophie. C'est pendant la deuxième guerre, alors qu'il était "prisonnier de guerre en liberté" qu'il s'adressa, comme par hasard, à John Leuba, un Suisse protestant, pour entreprendre une analyse. Leuba le reçut pendant quatre ans sur son divan, suite à quoi Pasche entreprit ses contrôles avec Nacht qui fut son seul superviseur. Entre le peu conventionnel Leuba et le stricte Nacht, Pasche trouva sa propre voie qui mêle intelligemment une grande rigueur à une profonde souplesse.

   Marié vers la fin des années cinquante, Pasche eut deux fils. Ceux qui l'ont bien connu soulignent sa joie de vivre et sa propension aux plaisirs simples de même que son attitude chaleureuse. Homme d'une grande culture, il s'intéressait à plusieurs champs de la vie humaine dont les différentes religions, la philosophie et l'anthropologie. Ses oeuvres psychanalytiques font une large place au concept d'angoisse dont il fait une expérience fondamentale, au même titre que la satisfaction ou la détresse. Il a participé activement au grand débat à propos du narcissisme et a beaucoup travaillé la conception psychanalytique de la psychose et de la dépression. Son oeuvre reste encore aujourd'hui d'une grande actualité.

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Janine Chasseguet-Smirgel

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Christian David

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Maurice Benassy

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Autres portraits de la psychanalyse française (1) (2) (3) et (5)

 

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